Être un bon père, ça veut dire quoi ?
Qu’est-ce qu’être un bon père ? Question difficile à une époque où les repères sont parfois brouillés. Certains messages publicitaires suggèrent qu’être un bon père, ce serait comme être une bonne mère. On est bien loin de l’époque où il était inconvenant qu’un père exprime ses émotions et ses sentiments et se montre tendre vis-à-vis de ses enfants. Fort heureusement, les choses ont bien changé et de plus en plus de pères osent manifester une vraie proximité affective avec leurs enfants. C’est nécessaire. Mais est-ce suffisant ? N’est-on pas passé d’un excès à l’autre, avec une confusion des rôles qui ne contribue ni au bonheur des enfants, ni à la stabilité des couples.
Être un bon père, ça veut dire quoi ?
Être un bon père, est-ce se comporter comme une deuxième mère ?
Non, bien évidemment. La réponse va de soi en théorie, mais en pratique, ce n’est pas si simple. Beaucoup de pères se comportent comme une deuxième mère : ils ont du mal à assumer leur rôle spécifique et à incarner une juste autorité. Pourtant, il est évident que si le père se comporte comme une deuxième mère, alors il n’est plus un père ! Pour l’enfant, cette confusion des rôles peut être très déstabilisante car elle se traduit souvent par une absence de repères et de cadre sécurisant pour grandir sereinement. L’immense majorité des mères n’attendent pas des papas qu’ils se comportent comme des mamans bis. Elles ont évolué ces dernières années : d’une aspiration essentiellement centrée sur un partage plus équitable des tâches ménagères au sein du couple (« je fais tout toute seule »), beaucoup reconnaissent qu’elles attendent aussi et de plus en plus de leur conjoint qu’il prenne pleinement sa place dans l’éducation des enfants.
Alors, c’est quoi être un bon père ?
En plus de l’amour et de la protection qu’il donne à son enfant, le père représente une figure d’autorité essentielle. Le mot autorité vient du verbe latin augere qui signifie littéralement faire grandir. L’image la plus parlante est celle du tuteur sans lequel une plante risque de pousser de travers. Cette définition de l’autorité dessine une posture éducative qui allie, dans un savant dosage, écoute et fermeté. On est bien loin des caricatures d’une autorité qui relèverait davantage de l’autoritarisme ! Même s’il n’en a pas le monopole, le père doit assumer un rôle important dans l’exercice de l’autorité. Il est le garant, en dialogue avec la mère, de fixer un cadre sécurisant et de faire respecter des règles claires et précises qui vont aider à l’enfant à se construire et à se confronter au réel de la vie en société.
Tout le défi pour les pères aujourd’hui est de trouver la juste distance pour tenir leur place et développer cette autorité juste et bienveillante qui fait grandir :
- ni trop proches : à l’inverse des papas « copains » de leurs enfants pour qui il est si difficile de donner des limites ou de s’opposer à leurs jeunes lorsque ceux-ci partent franchement à la dérive ;
- ni trop distants : c’est le cas des pères qui préfèrent fuir que d’assumer leurs responsabilités ou qui, bien que présents, sont trop absorbés par leurs occupations pour accorder à leurs enfants un peu de l’attention, de l’estime et de l’amour dont ils ont besoin pour devenir des adultes qui pourront avancer avec assurance dans la vie ;
- ni trop écrasants : comme ces pères qui considèrent qu’un enfant se doit d’obéir à la baguette et qui sanctionnent le moindre faux pas par des paroles humiliantes ou des punitions disproportionnées (sans parler des violences physiques).
L’importance du regard du père sur son enfant et la façon dont il le/la valorise sont primordiales. On ne mesure pas assez le poids des paroles, qu’elles soient blessantes ou au contraire valorisantes, d’un père pour son enfant. Même longtemps après, une fois devenu adulte, il les tient souvent pour vraies et elles peuvent impacter durablement le cours de sa vie personnelle, relationnelle et même professionnelle.
Dans le couple, une complémentarité à trouver
Permettre au père d’assumer son rôle est un enjeu pour de nombreux couples. Le but est que chacun des conjoints arrive à trouver sa juste place dans le couple parental et prenne la mesure de sa contribution spécifique dans l’éducation des enfants.
Il y a, chez pas mal de femmes, un double mouvement paradoxal : d’un côté, le souhait de pouvoir compter sur un conjoint qui remplit son rôle paternel et de l’autre, la difficulté à lui laisser l’espace d’être le père qu’elles attendent.
Il y a aussi des évènements qui peuvent remettre en cause l’équilibre conjugal. A l’arrivée du premier enfant, par exemple. La femme devient mère, et parfois le bébé va prendre toute la place au détriment du conjoint. Ce dernier peut alors peiner à trouver sa place dans cette nouvelle équation à trois, tiraillé entre sa difficulté à endosser ses habits de père et sa frustration de voir sa compagne complètement absorbée par son rôle de mère.
Avec l’adolescence, d’autres difficultés peuvent apparaître. Pour certaines mères, les tensions avec les enfants qui revendiquent leur autonomie et le sentiment qu’ils leur échappent peuvent être particulièrement difficiles à vivre. C’est un autre moment crucial où le père peut avoir un rôle majeur pour aider sa femme à vivre cette transition et accompagner le jeune sur son chemin vers l’âge adulte, à découvrir qui il est, à déployer ses qualités et son potentiel.
Dans ces situations, l’enjeu est l’ajustement par le dialogue dans le couple : être capable de se partager ce que l’on ressent, de se dire ses besoins respectifs, de respecter le rythme et la place de chacun et de faire preuve de patience ...
Les maisons Familya proposent des ateliers pour vous former en tant que parents et vous donner les clés pour accompagner au mieux vos enfants, petits ou adolescents. Elles proposent aussi des accompagnements en conseil conjugal pour les couples qui traversent des difficultés :